Partage d’une lecture « heureuse » pour apprendre à voir le bonheur chaque jour malgré tout !
En ces temps de confinement qui peut libérer du temps pour se relier à soi et travailler son équilibre intérieur, je vous propose de vous partager la lecture d’un Abécédaire de psychologie positive « Et n’oublie pas d’être heureux » écrit par le psychiatre et psychothérapeute Christophe André en 2016 et paru aux Editions Odile Jacob. Très accessible, ce livre donne une méthode originale et convaincante pour apprendre à vivre heureux avec conseils et exercices pratiques ainsi que les témoignages personnels de l’auteur.
Extraits choisis… dans cette période si particulière que nous vivons, seuls ou avec nos proches.
Charlotte Debionne, Conseillère conjugale
« Acceptation (p24): ce n’est pas se réjouir de ce qui nous fait souffrir, c’est juste constater que c’est là. Puis, tout de suite après, « que puis-je faire ? » : changer la situation ou changer ma réaction, bouger ou attendre. L’acceptation nous allège de vaines luttes.
Acheter (p25) : acheter quelque chose nous procure du plaisir et l’usage de la chose peut nous procurer du bonheur éventuellement, ou de la déception, ou peu à peu de l’indifférence. En un clic de souris, l’acte d’achat est sans doute l’acte rendu le plus simple par les sociétés de consommation. Le bonheur réside dans la non-simplicité : réfléchir avant d’acheter « en ai-je vraiment besoin ? Ou suis-je en train de chercher une consolation facile à je ne sais quel manque obscur en moi ? »
Admirer (p27) : apprendre à admirer quelque chose ou une personne (le conjoint, un proche, un ami, un collègue) sans se dévaloriser est un très bon exercice, et pour le bonheur, et pour l’estime de soi. Admirer avec le cœur juste en s’arrêtant et affûter son regard admiratif en abaissant le seuil de ce qui suscite mon admiration revient à multiplier les occasions de me sentir heureux.
Adversité (p28) : elle fait partie de la vie. Elle nous aide à reconsidérer la manière dont nous conduisons nos existences en nous éloignant du bonheur, ce qui nous permet de mieux le voir. De petites doses rendent les humains plus solides et plus heureux. L’adversité ne nous sert que si l’on agit tout de suite pour changer de vie.
Agacements (p29) : s’entrainer à les accueillir en commençant par respirer, sourire, se dire « ok, ok, c’est bon, j’ai compris, ça ne va pas se passer comme je voudrais… » Puis je fais ce que je peux faire.
Amis (p35) : avoir des amis, les voir, pour rire, agir, se consoler, se distraire représente l’un des ingrédients du bonheur. Parfois je ne les vois pas aussi souvent que je le voudrais mais savoir qu’ils existent me réchauffe le cœur. Et me procure du bonheur.
Anxieux et heureux (p41) : l’anxiété est la conscience douloureuse du réel, le bonheur en est la conscience joyeuse. Le seul bonheur lucide, qui accepte l’adversité et la félicité est un bonheur réel.
Aujourd’hui (p48) : le présent est l’une des clés du bonheur. Lorsque nous sommes malheureux, nous avons intérêt à ne vivre que les malheurs d’aujourd’hui : inutile de penser aux malheurs de demain, à la manière dont ils pourraient durer, s’amplifier ou s’envenimer. Lorsque nous sommes heureux, nous avons intérêt à ne pas oublier de vivre pleinement les bonheurs d’aujourd’hui.
Autoréparation (p51) : Vivre c’est agir, avoir des liens avec les autres, regarder le ciel, manger, se distraire : plus nous nous tournons vers la vie et moins nous nous tournons vers nous-mêmes, vers les épreuves douloureuses que nous venons de traverser, plus nous donnons de chances à nos capacités naturelles d’autoréparation de faire tranquillement leur travail. Toutes les joies, mêmes éphémères, même microscopiques vont me soigner de ces blessures de l’existence. La vie est réparatrice, la vie heureuse l’est encore plus.
Biais de négativité (p67) : notre cerveau a été façonné pour assurer notre survie et donc traiter en priorité les mauvaises nouvelles et ce qui peut représenter un danger (attaque de prédateur). C’est pourquoi il nous est plus facile de ressentir les émotions négatives que les émotions positives : les premières ont tendance à durer plus longtemps et à nous marquer plus profondément que les secondes. Maintenant que nous ne vivons plus dans la jungle au milieu des prédateurs, il faut travailler à rééquilibrer cela !
Choix (p75) : notre société de consommation et d’abondance tend à nous faire croire qu’avoir le plus grand nombre de choix possibles est une bonne chose. Ne confondons pas profusion et liberté, encore moins profusion et bonheur…
Compassion (p81) : se montrer sensible à la souffrance d’autrui et souhaiter qu’elle diminue ou s’interrompe. Le bonheur est impliqué dans la compassion et renforcé dans la pratique de la compassion. Elle nous apprend à voir le monde tel qu’il est, et non tel que nous le rêverions.
Conjoint (p82) : c’est la personne qui en sait le plus sur nous et nos capacités émotionnelles. Nous réservons nos états d’âmes négatifs souvent à nos proches et nous exportons rarement nos plaintes. Traiter son conjoint comme son supérieur hiérarchique serait parfois une bonne idée. On ne peut pas en même temps vouloir le bonheur de quelqu’un et le traiter comme une poubelle à émotions négatives.
Contagion (p83) : le bonheur est contagieux, comme toutes les émotions positives ou négatives. Rencontrer des personnes heureuses, sans doute le moyen le plus reposant de se rendre plus heureux !
Corps (p86) : Il faut rendre son corps heureux. Le bien-être de notre esprit est lié à celui de notre corps. Lorsque nous nous sentons heureux, les sensations que nous éprouvons nous font toucher du doigt l’expression « élan vital », le corps est léger, content, prêt à l’action.
Couple (p87) : un mode d’emploi du bonheur à deux ? Savoir se réjouir de ce qui arrive de bon à son conjoint. On attend du couple qu’il nous épanouisse et nous rende plus heureux que si nous vivions seul. Et aussi, passer souvent du temps ensemble, hors de chez soi, dans des environnements agréables. Cela permet de donner de la saveur au ronron du quotidien.
Défaut des autres (p95) : lorsque je suis de bonne humeur, ils m’inspirent de la bienveillance et de la compassion. Il est rare qu’on supprime totalement un défaut mais il est fréquent qu’on en atténue considérablement l’emprise sur notre vie, en s’efforçant un peu. Alors je me dis que la personne en face de moi, qui m’agace, est peut-être engagée dans un de ces chantiers. Et je me rappelle que je ferais bien, au lieu seulement de rouspéter après elle, de me remettre moi aussi au boulot.
Deuil et consolations (p107) : rien ne nous console, toute mort nous laisse inconsolable. Le bonheur ne nous est pas interdit mais il n’aura plus jamais le même goût. Il sera transformé comme nous l’avons été. Nous pouvons continuer de vivre avec nos morts, vivre avec eux et aussi un peu pour eux.
Donner (p111) : ce que tu ne donnes pas, tu le perds. Donner pour faire plaisir, renforcer les liens, pour exprimer son affection. Mais aussi pour s’entrainer à ne pas s’attacher, pour aller vers l’essentiel, vers l’allègement des contingences matérielles qui rassurent.
Emerveillement (p121) : face à quelque chose d’exceptionnel et aussi face à de l’ordinaire : une fleur, une aurore, un orage, l’océan, la nature, le fonctionnement du corps humain. L’émerveillement relève alors davantage d’une prise de conscience que de la découverte inédite d’une chose exceptionnelle. Ce type d’émerveillement est l’une des clés du bonheur, facilité par la disponibilité mentale. Les hypersensibles sont aussi des hyperréactifs, et à tout : bonheurs et douleurs. Des émerveillés endoloris.
Essayer (p132) : nombre de nos ennuis avec les « recettes » de bonheur viennent de ce qu’on ne les essaye même pas. Et le reste, de ce qu’on ne persévère pas.
Faible ou fragile ? (p140) : Quand je me sens faible, cela me décourage et me détourne de l’action à l’avance. Quand je me sens fragile, cela ne me dissuade pas d’agir, mais me pousse plutôt à la prudence et la conscience que je vais devoir agir précautionneusement et sans doute avoir besoin des autres. La fragilité est une faiblesse active sur laquelle on ne porte pas de jugement de valeur, et à qui on ne reproche rien.
Famille (p142) : les familles heureuses ne se ressemblent pas plus entre elles que les familles malheureuses. C’est pareil pour le bonheur et les émotions agréables !
Forces et faiblesses (p150) : c’est l’un des grands principes de la psychologie positive : « travaille tes forces, pas seulement tes faiblesses » Se demander ce que je fais déjà de bon et de bien et m’engager à le faire davantage pour un double bénéfice : plus de bonheur et plus d’énergie pour tenir les résolutions prises sur mes faiblesses.
Gratitude (p162) : c’est se réjouir de ce qu’on doit aux autres. S’y entrainer est très simple : 1) notez chaque soir, pendant une semaine entière, 3 évènements agréables de la journée ; 2) y cherchez ce qui est dû à d’autres humains ; 3) prenez conscience et réjouissez-vous d’être relié ainsi, pour le meilleur, à tant d’humains, connus ou non. Renouvelez l’expérience plusieurs fois par an dans les moments où la vie est facile et lorsqu’elle l’est moins.
Guérir (p165) : Chaque maladie est un rappel de notre fragilité et de notre mort qui viendra un jour. Chaque guérison devrait nous pousser à rendre grâce, à qui que ce soit, Dieu ou la vie.
Instant présent (p176) : il s’agit de moins mentaliser et davantage savourer. De vivre et ressentir de manière moins cérébrale et plus animale mais à la différence des animaux, mesurer la portée et le sens du bien-être ressenti pour le savourer à nouveau.
Pardon (p246) : Décider qu’on ne veut pas rester prisonnier du ressentiment, qu’on ne souhaite pas faire durer la peine, qu’on désire ne plus souffrir soi-même. S’accrocher à l’offense, c’est s’accrocher à la souffrance. Ne pas voir le pardon comme un renoncement (à la punition, à la vengeance) mais comme une libération et un allègement (du ressentiment). Il n’a de vertu, personnelle et sociale, que s’il est accordé avec discernement : ce sont les limites de la psychologie positive.
Patience (p252) : Comprendre que ce qui nous paraît parfois du temps perdu, lorsque la vie nous contraint à attendre et à patienter, n’est que du temps vécu. Rien n’est vain, puisque c’est du temps de vie qui nous est offert : nous aurions pu ne plus être là, comme tant d’autres qui n’ont pas eu notre chance. Et un jour, nous n’y serons plus.
« Qui nous fera voir le bonheur ? » (p280) : ce cri du cœur figure dans le psaume 4 de la Bible. Qui répond que ce sera Dieu, bien sûr. Ce à quoi j’ajoute volontiers : ou nous-mêmes. Ce qui n’est pas un blasphème, puisque Dieu nous a créés à son image.
Sérénité (p311) : La sérénité est au-delà du calme ; elle est au calme ce que le bonheur est au bien-être : une transcendance.
Sourire (p323) : il y a 3 bonnes raisons de sourire le plus souvent possible. Sourire nous met de meilleure humeur (boucle de rétroaction, l’inverse est vrai) ; sourire attire des bonnes choses dans notre vie, notamment de la part des autres personnes ; enfin c’est un acte de douceur et de gentillesse envers autrui que de sourire a priori.
Vie (p355) : la vie est belle. La vie est dure. Ces deux affirmations sont vraies. Inutile de chercher à établir une moyenne. Mieux vaut admettre qu’il y aura des gifles et des caresses.
Youpi ! (p371) : la devise de l’enthousiasme. Que personne ne dit jamais plus, sauf dans les mauvais livres ou les mauvais films. Et vous, c’est quoi votre cri – intérieur ou extérieur – d’enthousiasme ? »